CONSTELLATION D’IMAGINAIRES SPATIAUX
repenser nos liens à l’espace et à la Terre à travers l’étude des récits alternatifs du cosmos
[2022-en cours]
À l’aube d’un nouvel âge spatial (Pasco, 2017), nous assistons à un retour de l’engouement pour la conquête des étoiles. Celui-ci prend corps dans un élan technologique avec l’arrivée sur le devant de la scène d’agences privées telle que SpaceX, qui prône une vision de l’espace tournée vers l’exploration afin de « venir en aide à l’humanité » (Davenport, 2018). En parallèle, de nouvelles rivalités politico-militaires entre agences spatiales publiques émergent, engendrant des courses à l’espace (Sourbès-Verger, 2022), récemment vers Mars. D’un autre côté, la prise de conscience de l’unicité de notre planète Terre amène certains artistes et philosophes à concevoir l’espace différemment et à créer d’autres récits (Aït-Touati, 2022). Ceux-ci, modelés entre autres par le contexte climatique, mettent en cause les récits dominants en proposant des formes anticapitalistes et non-anthropocentriques de relation au cosmos. Ils s’ouvrent dès lors à des modes de pensées alternatifs, où politiques et poétiques ne s’excluent pas. Sans systématiquement verser dans l’utopie d’un retour à la nature et d’une exclusion du voyage spatial, ces récits se réapproprient et spéculent sur d’autres récits spatiaux possibles. Notre recherche mettra en évidence des récits alternatifs et spéculatifs (Debaise, Stengers, 2015) qui s’affranchissent de l’imaginaire dominant et « prennent le risque de construire un autre rapport à la réalité » (Stengers, 2002). Sur base d’une sélection de récits spatiaux artistiques et philosophiques qui émergent en nombre depuis les années 2000, notre projet de recherche aura l’ambition de répondre aux questions suivantes : face aux récits et représentations hégémoniques du cosmos, quelles alternatives existent ? En quoi sont-ce des alternatives ? Comment faire entendre ces autres voix afin qu’elles favorisent la pluralité de notre représentation du cosmos ?
photographie du Soleil prise à l’observatoire de l’Unamur